Skip to main content
Topic: R.I.P (Read 6016 times) previous topic - next topic

R.I.P

La chanteuse et actrice américaine Whitney Houston, l'une des artistes pop ayant vendu le plus de disques avant de voir sa carrière sombrer dans la drogue et l'alcool, est morte samedi 11 février à 48 ans dans un hôtel de Beverly Hills, la veille de la cérémonie des Grammy Awards. "A 15H55 (00h55 à Paris), Whitney Houston a été déclarée morte au Beverly Hilton Hotel" où elle séjournait, a déclaré un porte-parole de la police de Beverly Hills, le lieutenant Mark Rosen.

Sa mort intervient à la veille des 54e Grammy Awards, les "Oscars" de la musique aux Etats-Unis, qui doivent se tenir dimanche soir à Los Angeles et qu'elle avait remportés à six reprises. La chanteuse devait participer samedi à une soirée organisée au Beverly Hilton -- l'hôtel où elle a été retrouvée morte -- par le producteur Clive Davis, qui l'avait découverte, en marge des Grammys.

Re : R.I.P

Reply #1
Ceux qui s'intéressent à la guitare folk et plus particulièrement au flat picking doivent le connaitre:

La légende américaine du folk, le guitariste Arthel Lane, dit "Doc  Watson", auteur, compositeur et interprète, lauréat de huit Grammy Awards, est mort mardi en Caroline du Nord à 89 ans, a-t-on appris auprès de sa maison de disque.

Originaire des Appalaches, il a profondément enraciné sa musique dans le bluegrass, le country, le gospel et le blues. Il est notamment connu pour son utilisation du "flatpick", un style particulier de guitare.

Le musicien, devenu aveugle après une maladie dans l'enfance, a appris à jouer très tôt du banjo, son premier instrument, avant de passer à la guitare. Il a enregistré des dizaines d'albums.

Il est décédé une semaine après une intervention chirurgicale à l'abdomen, effectuée au Centre médical baptiste de Wake Forest, à Winston-Salem, selon la maison de production Folklore.


Doc Watson - 1991 - Black Mountain Rag

Voir aussi http://www.docsguitar.com/

Ravi Shankar

Reply #2


En 1968, la Regents University of California décernait un doctorat (section beaux-arts) à Ravi Shankar, qui s’était installé sur la Côte Ouest un an plus tôt et venait  de fonder une école de musique. Ce fut le premier d’une longue liste de parchemins (dix-sept doctorats, notamment en lettres, et à plusieurs reprises en philosophie) que Ravi Shankar s’empressera à chaque fois de fourrer dans un tiroir ou au fond d’un carton pour les y oublier. Les honneurs ne furent jamais le premier souci de cet homme pour qui seule aura compté la mission qu’il s’était assignée depuis ses débuts : faire connaître et aimer dans le monde entier la musique classique de l’Inde. Un objectif qu’aura largement atteint l’homme dont le vieux cœur (92 ans) s’est arrêté de battre, mardi 11 décembre, à San Diego, entouré de son épouse et de sa fille bien aimée, la belle Anoushka, qui fut aussi sa meilleure élève. Retour sur la vie d’un "passeur" incomparable, qui avait tout pour le devenir.

En effet, le 7 avril 1920, Robendra Shankar, (Robu pour sa famille – il se rebaptisera Ravi qu’en 1956, pour sa première tournée américaine) ne naît pas n’importe où : à Bénarès, ville sacrée de l’hindouisme, et son père, Shyam Shankar, un riche héritier originaire du Bengale, appartient à la plus haute caste hindoue, celle des brahmanes. Quand sa femme est enceinte de Robu, il quitte la ville pour aller étudier le droit, d’abord à Calcutta puis à Londres, où il se remarie (la bigamie n’était pas interdite avant l’indépendance de l’Inde) avec une lady anglaise, Miss Morrell, qui mourra quelque années plus tard. Brillant avocat, il exercera à Londres, puis à Genève pour la SDN (Société des nations, encêtre de l’ONU) avant de gagner les Etats-Unis pour enseigner à la Columbia University de New York. Il ne donne plus signe de vie à Hemangini Devi, première femme, qui élèvera seule, et difficilement, ses sept fils. Robu n’est âgé que de quelques mois quand Uday, l’aîné de la fratrie, s’envole pour Londres à son tour pour aller étudier la peinture au Royal College of Art sous la direction de Sir William Rothenstein.
Une jeunesse marquée par la spiritualité

Quand Robu rencontre son père pour la première fois, il a 8 ans. Effet d’un remords tardif ? Toujours est-il que, lors d’un bref séjour à Bénarès pour ses affaires, Shyam Shankar, un homme élégant qui ne s’habille que chez les meilleurs tailleurs de Londres, offre aux siens un van Chevrolet qui va permettre aux grands frères de Robu de monter un petit service de bus, et de permettre à la famille de mener une vie nettement plus aisée. Quant au petit Robu, son plus grand plaisir est de flâner sur les bords du Gange où il admire les joueurs de shenaï (sorte de haubois indien), écoute avec attention les chants rituels des fidèles qui vont s’immerger dans le fleuve sacré à fin de purification. Une atmosphère de profonde spiritualité et de méditation qui le marquera à jamais.

De retour à Londres, son père, qui entre autres activités s’est mis en tête de produire des spectacles, écrit et produit ce qui sera le premier ballet indien jamais produit en Grande-Bretagne. Il demande à Uday d’être le chorégraphe de "La Chambre des rêves du Grand Moghul" qui sera présentée à Covent Garden.  Ce dernier a invité à la première Sir William Rothenstein, qui vient accompagné par sa grande amie Anna Pavlova, l’étoile des Ballets russes.  Enthousiasmée par ce qu’elle a vu, la ballerine demande à Uday de travailler avec elle. Après quelques spectacles qui rencontrent un beau succès, Uday, bien décidé à se faire un nom, s’embarque pour Paris. Il lui faut une troupe, et il rentre en Inde pour recruter danseurs et musiciens. Robu a 9 ans quand il découvre ce grand frère, qu’il n’a jamais vu : "Il m’apparut comme un prince tant il était jeune et beau", se souviendra Ravi Shankar des décennies plus tard. Uday convainc sa famille de le suivre, et tout ce petit monde débarque à Paris en 1930 pour s’installer dans une immense maison du 16e arrondissement.

On se met au travail pour fabriquer décors et costumes, et répéter intensément. Robu, 10 ans, qui fait partie de la distribution, incarnera Krishna enfant. Le 3 mars 1931,  une première représentation a lieu au Théâtre des Champs-Elysées. C’est un triomphe. Uday devient en une soirée une star que tout Paris va bientôt s’arracher. Uday rencontre Segovia, Gertrud Stein ou Cole Porter quand il n’assiste pas aux concerts de Casals, de Stravinski ou Toscanini.
"Tu seras un touche-à-tout, et tu ne maîtriseras rien"

En 1932, la troupe part en tournée à travers l’Europe, puis en Inde. A Calcutta, le succès est tel qu’Uday se retrouve vite aussi célèbre qu’une star de Bollywood peut l’être aujourd’hui. Mais, soucieux d’améliorer encore la qualité de sa troupe, il demande à Ustad Allauddin Khan (le père d’Ali Akbar Khan, génie du sarod, et futur grand ami de Ravi Shankar) s’il veut bien venir en Europe avec eux. Le grand maître accepte. Et sur le paquebot du retour, Ustad Allaudin Khan donne à Robu ses premiers cours de sitar et lui enseigne les bases de la musique classique indienne. Une initiation qui ne se poursuivra pas longtemps : un an plus tard, celui que Robu appelle affectueusement Baba repart pour l’Inde, tandis que son élève reste à Paris, où de 1936 à 1938, il continuera de mener une vie trépidante de dandy. Mais alors que la guerre menace en Europe, une phrase de Baba lui revient de plus en plus fréquemment en mémoire, et le hante : "Tu es comme un papillon, lui avait dit son maître. Cette vie que tu mènes n’est pas le chemin. Tu seras un touche-à-tout, et tu ne maîtriseras rien".

Et un jour, Robu prend le genre de décision qui décide d’une vie : il rentre en Inde et se présente humblement chez Baba, à Maihar, qui l’accepte parmi ses élèves. Débutent alors sept ans d’études intensives, au rythme infernal de 18 heures par jour… Et en 1944, s’estimant prêt, Robu quitte son maître et s’installe à Bombay où il est rapidement nommé directeur musical de l’Indian People’s Theatre Association, soutenue par le Parti communiste. Le temps passant, on exige de plus en plus souvent de lui qu’il compose sur des sujets politiques ou sociaux. Il ne le supporte pas et quitte l’IPTA en 1946 pour devenir à Dehli le directeur de la musique, mais aussi  le compositeur-chef d’orchestre du nouvel ensemble instrumental de la All India Radio. Souvent convié à donner des concerts dans les ambassades étrangères, Shankar réalise vite que les diplomates occidentaux ne comprennent rien, mais alors vraiment rien, à la musique classique indienne. Et comme, à la différence de la quasi-totalité de ses confrères, il parle couramment l’anglais et le français, il décide, avant chaque concert, d’expliquer à ce public les caractéristiques, les subtilités de la musique indienne. Ce qu’est un raga, un alaap, les talas, et quelles sont les règles strictes qui encadrent l’art de l’improvisation. Le "passeur" teste et son discours et sa méthode.
Ami de Yehudi Menuhin et des Beattles

Il va très vite aller plus loin, et avancer ses pions en direction du monde de la musique classique occidentale. En 1952, il est invité à jouer devant le grand violoniste Yehudi Menuhin qui, bouleversé par ce qui fut pour lui son premier contact avec la grande musique indienne, confiera des années plus tard à Anoushka Shankar : "C’était comme de découvrir un monde nouveau".  Ce fut aussi le début d’une longue amitié entre les deux hommes, qui ne se démentira jamais. En 1956, celui qui a décidé de se prénommer désormais Ravi  démissionne de ses fonctions à la radio pour partir en tournée dans les plus grandes salles de concerts européennes, puis aux Etats-Unis, où il se produit d’abord dans des lieux plus modestes. Il enregistre de nombreux disques, rencontre des jazzmen fascinés par les potentialités de la musique indienne, à commencer par John Coltrane, qui deviendra un ami (et qui baptisera un de ses fils Ravi, saxophoniste aujourd'hui bien connu). La "mission" avance.

Elle va faire bientôt un pas de géant quand, en 1966, lors d’une soirée à Londres, on présente George Harrison à Ravi Shankar qui a vaguement entendu parler des Beatles. Shankar est immédiatement touché par l’humilité de Harrison, par sa passion pour la musique et la spiritualité indiennes : "Mon cœur fondait d’amour pour George. Sa quête était magnifique et sincère". Le maître indien acceptera avec plaisir d’initier le rocker aux arcanes de son art. Les deux hommes resteront très proches jusqu’à la disparition du Beatles. Et quand Ravi Shankar quittera définitivement l’Inde un an plus tard pour s’installer en Californie, il découvrira avec étonnement qu’il était devenu, grâce à cette rencontre avec Harrison, une star mondiale. Donnée que son agent va vite exploiter.
Accusé d'"américaniser" sa musique

Dès l’été 1967, Ravi Shankar se retrouve à l’affiche du premier grand festival rock de l’histoire, le Monterey Pop Festival, aux côtés de Jimi Hendrix, d’Otis Redding, des Who et de Janis Joplin ! Il y donne un concert magnifique. Mais ce premier contact avec le monde du rock le trouble. Lui qui considère son instrument comme un objet sacré est profondément choqué de voir Hendrix ou les Who détruire leurs guitares. Comme l’attriste la consommation massive de drogues. A cet égard, le festival de Woodstock restera son pire souvenir, "une expérience terrifiante", dira-t-il.

 Mais cette gloire nouvelle a son prix. En Inde, la presse se déchaîne. On l’accuse "d’américaniser" sa musique, d’être un vendu. Il en souffre certainement mais continue sa route, à jeter des ponts entre des mondes qui s’ignorent trop souvent. Celui qui a composé les musiques de nombreux films, notamment pour le grand Satyajit Ray, multiplie les rencontres avec des musiciens classiques occidentaux, crée deux concertos pour sitar et orchestre symphonique (avec Zubin Mehta, à New York, puis à Londres), compose deux pièces pour Rostropovitch. Avec l’âge, Ravi Shankar a peu à peu perdu de sa virtuosité, mais sur tempo lent, la puissance émotionnelle dégagée par son jeu était toujours au rendez-vous. Ces dernières années, très affaibli, on l’a vu souvent en concert aux côtés de sa fille Anoushka, sitariste classique exceptionnelle qui, comme sa demi-soeur Norah Jones, oeuvre parallèlement dans le monde de la pop électro. Quand venait son tour de jouer, Ravi Shankar regardait sa fille avec fierté. Il savait que le témoin était passé. Et qu’Anoushka continuerait la "mission".

Source: Bernard Loupias - Le Nouvel Observateur

Re : R.I.P

Reply #3
Norah Jones fait ses adieux à Ravi Shankar:




Jeudi après-midi, tous les proches de Ravi Shankar se sont réunis à San Diego à l’occasion d’une belle journée commémorative en plein air. Norah Jones, sa fille, participait évidemment à ce dernier adieu.

Le sahri blanc était de rigueur, mais la peine de Norah Jones l’a incitée à se vêtir de noir pour cette triste journée. La chanteuse à la voix d’or a dit adieu à son père jeudi lors d’une très belle cérémonie indienne. Le soleil de San Diego a séché les larmes des membres de la famille de Ravi Shankar, de ses proches et des dizaines de fans venus aussi l’accompagner vers sa dernière demeure.

Norah Jones, très digne, et sa demi-sœur musicienne également, Anoushka Shankar, ont épaulé Sukanya Rajan, la dernière épouse de leur père. Pour cette cérémonie poétique, et particulièrement touchante, les proches de Ravi Shankar ont montré la force de leur union indestructible. Norah Jones qui a été élevée par sa mère aux Etats-Unis a confié avoir eu très longtemps des relations compliqués avec son père. Mais ces dernières années, Ravi Shankar et sa fille s’étaient retrouvés dans la joie et l’apaisement.

Lors de cette cérémonie, différentes personnalités ont partagé les souvenirs qu’ils gardent de ce grand génie de la musique. Son beau-fils, le réalisateur Joe Wright (marié à Anoushka), a raconté comment Ravi Shankar, le jour où il a été conduit en salle d’opération, a «agité ses doigts pour nous dire au revoir, c’est comme s’il battait encore le rythme de la musique». La veuve de George Harrison, avec qui le musicien indien a composé ses plus grands albums, tenait elle aussi à dire au revoir une dernière fois à ce grand homme.

source: http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/norah_jones_fait_ses_adieux_a_ravi_shankar_277394

 

Re : R.I.P

Reply #4
L'inoubliable auteur du "Métèque" et de "Milord" est décédé jeudi matin à Nice à l'âge de 79 ans.

Le chanteur et compositeur Georges Moustaki, auteur de chansons devenues des classiques comme "Milord" et "Le métèque", est décédé jeudi matin à l'âge de 79 ans, a-t-on appris auprès de son entourage. En 2011, il avait confié dans une interview à La Croix qu'il souffrait de problèmes respiratoires et que sa maladie, "irréversible", le rendait "définitivement incapable de chanter". Georges Moustaki souffrait d'emphysème, une maladie respiratoire incurable. "Il est mort au petit matin à 6 heures d'une longue maladie. Il était serein. Son corps sera rapatrié sur Paris", a expliqué une personne de son entourage.

En février dernier, sous oxygénation artificielle, il avait confié dans une ultime interview à Nice Matin s'être installé à Nice pour fuir la pollution et le froid de sa chère île Saint-Louis, à Paris, où il s'était installé il y a plus de 40 ans. "Je regrette de ne pas chanter dans ma salle de bains. Chanter en public, non. J'ai fait le tour. Le tour du monde et le tour des salles, petites ou grandes. J'ai vécu des choses magiques. J'ai appris que ce qu'on croit avoir acquis n'est qu'une partie infime de ce qu'il reste à découvrir", avait-il dit, ajoutant qu'il "notait encore quelques idées (de chansons). Sans hâte".

Georges Moustaki, de son vrai nom Giuseppe Mustacchi, est né le 3 mai 1934 à Alexandrie, de parents juifs grecs immigrés en Égypte. Il s'est installé à Paris en 1951 et y a fait une rencontre déterminante, celle de Georges Brassens qui l'a intronisé dans les nuits de Saint-Germain-des-Prés. C'est en son hommage qu'il a adopté le prénom Georges.
"Milord", "Ma liberté", "Ma solitude"...

Il a écrit quelque 300 chansons pour les plus grands interprètes, Piaf, Montand, Barbara, Gréco, Reggiani, avant de les chanter lui-même avec succès. Ses chansons les plus célèbres restent "Milord" (1958), écrite pour Édith Piaf et traduite dans le monde entier, puis "Le métèque" (1969), d'abord chantée par Pia Colombo et dont le refrain a fait le tour de la planète. Plusieurs autres sont devenues des classiques, comme celles interprétées en 1966 par Reggiani, "Sarah", "Ma liberté", "Ma solitude", "Votre fille a vingt ans", mais aussi "La dame brune" (Barbara, 1968), ou encore "Joseph", "La marche de Sacco et Vanzetti". Polyglotte, artiste peintre, il vivait depuis plus de quarante ans sur l'île Saint-Louis à Paris.

L'annonce de son décès a immédiatement suscité une vive émotion et de nombreuses réactions en France et à l'étranger. "Georges Moustaki nous a quittés : une immense tristesse. Un artiste engagé qui portait des valeurs humanistes, un grand poète #patrimoine", a réagi la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, sur Twitter. "Insatiable #Métèque, vous voilà désormais impalpable grain de sable dans le vent (Éluard). Salut, Milord", a écrit sa collègue de la Justice, Christine Taubira, sur le réseau social.

"C'était un troubadour, un grand auteur, un grand poète. On s'aimait beaucoup même si on n'était pas intimes. Il m'appelait sa petite Line. Mon grand regret est de n'avoir jamais interprété ses chansons. Georges était un homme tranquille. C'était un sage. Il nous laisse des chansons sublimes. Il a parcouru le monde avec sa guitare, chantant le français partout. Il était très protecteur et attentionné", a déclaré Line Renaud à l'AFP. Dans un tout autre genre, le P-DG d'Universal France, Pascal Nègre, s'est empressé de rappeler sur Twitter que les "plus grands succès" de Moustaki étaient "chez Universal". Business, as usual...

source: Le Point