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Topic: [RTL] Norah Jones dans l'heure du Jazz (Read 2950 times) previous topic - next topic

[RTL] Norah Jones dans l'heure du Jazz

Norah Jones dans l'heure du Jazz

C’est le grand retour de Norah Jones ! Sans faire injure à la star, on peut affirmer que ses derniers albums manquaient singulièrement d’épaisseur. Presque quinze années après  « Come Away With Me », qui avait propulsé Norah vers la célébrité (20 millions de ventes-ahurissant aujourd’hui…), on avait l’impression que la flamme faiblissait doucement de disque en disque. Mais bonne nouvelle : l’album qui arrive, « Day Breaks », souffle sur les braises encore rouges et rallume le feu ! D’abord, Norah Jones a pris grand soin de son entourage musical sur ce projet. Une fois de plus, un homme apparaît comme un  des artisans de cette réussite : le batteur Brian Blade, présent sur de nombreux morceaux.

Et outre ses talents de batteur, ceux qui connaissent les formidables chansons écrites par Blade ne seront pas dépaysés par l’atmosphère générale qui règne ici. Brian Blade était le batteur le plus pertinent pour ce projet. D’autres musiciens convoqués autour de Norah nous font évidemment dresser le sourcil : l’organiste enturbanné Dr Lonnie Smith, le batteur Karim Riggins, le basssite Vicente Archer (Robert Glasper)… Mais la grande sensation n’est pas là. Le héros de l’histoire s’appelle Wayne Shorter ! Le vénérable saxophoniste vient jouer sur quatre morceaux, et ne s’est pas déplacé pour rien. Sa présence donne à la musique une profondeur et un esprit qui contribuent à faire de cet album une des belles surprises de la rentrée. La bonne idée de Norah aura été aussi de jouer du piano sur tous les morceaux, ce qu’elle ne faisait plus depuis longtemps. La musique y gagne en intimité, en vérité. 1er extrait de cet album, ce soir dans l’Heure du Jazz, mais il y en aura d’autres !

Et on continue dans la nouveauté, avec l’album du pianiste Joey Alexander, « Countdown ». Ce gamin est le phénomène du moment : 13 ans, origine indonésienne, on ne s’explique pas ce sens de la nuance, ce feeling, cette technique, ce phrasé, bref, cette maturité ! Mais jusqu’où ira Joey Alexander, formidablement épaulé, en particulier par le bassiste Larry Grenadier (Brad Melhdau) et le batteur Ulysses Owens Jr. 

Après Terrasson et Belmondo, la semaine dernière, deux autres nouveaux duos avec pianistes nous intéressent en cette rentrée : Baptiste Trotignon, associé au percussioniste argentin Minino Garay, ou la finesse, fantaisie et le punch latin. Et Laurent de Wilde avec le pianiste congolais Ray Lema. Pas banal dans le jazz de nos jours un duo de pianos. Celui-ci porte beaucoup de musicalité, une belle énergie, un bonheur audible, et l’imagination multipliée par quatre mains.

Le jazz français brille aussi avec Pierre Bertrand, compositeur, arrangeur, l’un des meilleurs dans l’écriture pour grand orchestre, mais d’abord saxophoniste. Cet album « Joy » permet à Pierre de revenir avec bonheur à son métier d’instrumentiste. Il y a longtemps qu’on ne l’avait entendu jouer autant. L’album, ambitieux et brillant, est marqué par la latinité. Les « habitués » des grands orchestres de Pierre Bertrand sont là : le pianiste Alfio Orioglio, le guitariste Louis Winsberg, le percussionniste Minino Garay (encore !), auxquels s’ajoutent des voix pour donner à cette musique le relief et l’originalité.

Et encore dans l’Heure du Jazz Steps Ahead pour un peu de nostalgie années 80 « fusion », Jacob Collier ou la jeunesse exubérante, Till Broner, bon chic bon genre, et Caetano Veloso avec Gilberto Gil, les plus jeunes septuagénaires du monde !

source: http://www.rtl.fr/culture/musique/norah-jones-dans-l-heure-du-jazz-7784907651